Ca fait maintenant plus de 2 semaines que je me balade quotidiennement dans Paris les fesses posées sur mon Sym. Je pourrais dire aussi que je me gèle les doigts le cul au chaud sur mon scooter. Mais ca limiterait mon retour d’experience à un retour négatif, alors que… je kiffe. Je dois l’avouer, être au chaud sous mon tablier, aller au travail en jupe, ne mettre que 30 minutes pour traverser la ville, me faufiler partout, prendre l’air tous les matins, c’est génial. J’ai mis la main sur un moyen de transport pratique, léger, qui ne me fera pas faire d’excès de vitesse. Vu qu’il me faudrait plus d’un boulevard entier pour atteindre les 50 km/h, je suis tranquille. On ne mentionnera pas les bandes blanches qui se jettent sous mes roues ou les pistes cyclables qui changent de voies, monsieur l’agent je vous jure je ne comprends pas ce qu’il s’est passé.
Du coup, bien au chaud pendant ce mois de février, j’oublierai presque qu’il y a une bête à roder. Cette grosse bête lourde et bruyante, pas facile à manœuvrer, qui glisse sous la pluie, qui ne tient chaud que si l’on sert les cuisses sur le twin. Du coup, je la joue frileuse et flemmarde. On attendra la printemps, il fait nuit tôt, attends je viens en Sym c’est plus pratique. Et puis dimanche, Louis m’appelle. « On va rouler ? » « Mouais, bruine, déjà 17h, t’es sur? » « Ouais ». En train de gérer un live linge fébrile, je n’étais pas vraiment convaincu que sortir si tard, sous un ciel si gris qui allait vite devenir noir valait la peine. Et puis je l’ai entendu, la bête, au loin, elle chouinait, discrètement… laisse moi prendre l’air, tu verras, je serai sympa, pas trop lourde, pas trop glissante, pas trop froide… Allez ! Le collant, le pull, le foulard et je m’active.
Sortie du garage, premier tour de poignée. Premier coup de gaz, premier bruit de moteur qui résonne dans les pots. Premiers frissons, mélange de froid et de bonheur. Mais putain que ca fait du bien de rouler sur sa bête, de sentir son poids, de l’entendre réagir, d’avancer même sous la pluie. Sym est fourbe, son coton ouaté voudrait me faire oublier que c’est pas le confort qu’on cherche, mais le plaisir ! Ma bête, sois patiente, dans quelques jours on refait équipe toi et moi. Et promis on ne se quittera plus.