Comment je suis devenue droitière

Bientôt un mois jour pour jour que je suis passée dans la case handicapée. Bientôt un mois que ma main gauche ne me sert à rien. Bientôt un mois que je pratique un nouvel apprentissage.

Au début c’était douloureux, le plâtre était lourd et encombrant. Maintenant c’est juste chiant. Comme tu n’as pas mal tu bouges le bras dans tous les sens. Comme les doigts retrouvent leur mobilité tu essaies de t’en servir. Et donc tu te rappelles que tu es toujours handicapée parce que quand même ça pique encore un peu, beaucoup parfois. Je ne peux ni tirer ni pousser, bref je ne peux toujours pas me servir de ma main gauche.

J’ai donc fait la rencontre de cette main droite dont je me souciais peu et que j’ai toujours prise pour acquis. On ne se rend pas compte à quel point c’est utile d’avoir 2 mains. Même encore aujourd’hui, au bout d’un mois, je me retrouve dépourvue face à certaines situations. Ca commence par le brossage de dents, vient ensuite le faite de tenir une fourchette et ca passe enfin par le maquillage (tiens essai ca aussi). Tout ça peut se faire de l’autre main mais avec beaucoup de patience. Avec l’impression d’être perpétuellement bourrée. J’ai abandonné l’idée de faire mes lacets. J’aurais aimé abandonné l’idée de faire la vaisselle, mais nécessité fait loi… Comme quoi rien n’est impossible.

L’apprentissage le plus drôle et probablement celui qui pourra le plus me resservir, ou pas du tout, c’est l’écriture. En un mois j’ai fait beaucoup de progrès ! Je suis passée de grande section de maternelle à grand-mère parkinson en quelques semaines.

Je me concentre donc sur toutes ces petites tâches du quotidien que j’arrive plus ou moins à gérer pour ne pas penser qu’aujourd’hui c’est dimanche, qu’il fait beau, qu’on est au printemps et que j’ai une moto à roder. #tabarnak