Le torticoli

C’est un mal de motardes et de motards. Etrangement dont on est surtout victime à pied. Logiquement, dont je souffre d’autant plus depuis 1 mois. Et ce n’est qu’indirectement que c’est dûe à ma chute.

Ca nous arrive à tous. On se balade dans une rue, on entend un son mécanique et familier. On cherche d’où il vient, il nous faut un contact visuel. Le cerveau part tout seul : c’est quel type de moto ? Quels pots ? Quel modèle ? On veut savoir, valider qu’on a bon ou être surpris. Harley et Ducati ont des sons assez caractéristiques pour les reconnaitre avant de les voir. Cela m’empêche pas l’empressement. On tourne la tête, il faut faire vite, ne pas louper la machine. Et si c’était un copain ?! Il s’arrêterait au prochain feu, on taperait la discut’, on pourrait même aller boire une bière. Si elle va trop vite, on lui enverra un message pour lui dire qu’on l’a vue. Avez vous remarqué que le motard a besoin de faire ça, dire « je t’ai vu là », poster une photo, avec un mélange de fierté et de voyeurisme ?

Entendre les motos passer c’est aussi se rappeler qu’on n’est pas en train de rouler. C’est envier un peu (beaucoup?) celui qui est en train de prendre l’air, celle qui profite de la belle fin de journée printanière. C’est prendre un peu de son kiff par procuration. Tant pis si on doit se casser le cou pour l’apercevoir quelques secondes au carrefour, se pencher à la fenêtre pour la voir passer. On a l’air étrange et on est même parfois impoli à couper court à une conversation pour tourner la tête. Pardonnez-leur, ils ne peuvent pas nous comprendre. Les autres…

Attention, le torticoli peut vous guetter aussi en cas de Mustang, V8 ou TMax. Dans le dernier cas, niez !

Photo cover @manushya