En ce qui concerne le mode d’orientation à moto il y a plusieurs religions.
Celui qui ne jure que par la bonne vieille carte routière. De préférence rincée et déchirée. Parce que même la version Michelin plastifiée, c’est péché ! Elle est stabilotée dans tous les sens, de toutes les couleurs. Toutes les villes sont entourées, souvenirs des 15 derniers rides dans la région. Comment fait-il pour se repérer ? Je le soupçonne de sortir la carte pour faire baroudeur mais en fait il connait tout par coeur.
Celle qui aiment écrire. Elle n’a pas de carte et organise un peu son voyage avec GoogleMaps. Elle essaie de se rappeler les étapes de tête mais à la 3me répétition du 5ème embranchement, c’est le trou de mémoire. Alors elle sort un bout de papier, un stylo et elle note la succession des routes et des virages. Elle scotche ça sur le réservoir et se sent libre de parcourir tous ces kilomètres d’un coup de Bic. Jusqu’au croisement manqué. Et là c’est écrit D 38 ou 88 ? Oh mince le vent ! Prions pour que quelqu’un a un téléphone qui capte la 3G.
Celui qui sait (et ca c’est forcement un homme 😉 ). Ni dieu, ni maître mais un instinct à toute épreuve. Pas besoin de carte, pas besoin de préparation, il est déjà venu ou a un ami qui est déjà venu et lui a raconté. Fais lui confiance winkwink, a gauche, après l’église il y a une petite route géniale ! Bon, ca doit être le croisement d’après. Demi-tour, le chemin n’est pas praticable. Le restaurant est dans le village suivant, on y est dans 10 min. A 15h, 56 bornes plus tard tu n’as même plus faim. Il est un peu désolé pour cette journée, mais c’est à cause de la pluie, c’était pas évident.
Celle qui ne sort plus sans son GPS. Blasphème ?! Que ceux qui peuvent se passer du mode « route sinueuse » après l’avoir essayé une seule fois me jetent la première pierre. J’ai investi (beaucoup de billets) dans cette machine de rêve avec l’objectif d’aller partout. J’ai d’ailleurs pris l’option « Cartes du Monde A Vie ». Je n’aime pas être prise au dépourvu. On ne sait jamais, tu as vite fait de te retrouver sur la Transibérienne au hasard d’une balade dominicale. Testé cet été dans les montagnes européennes, il est validé. Banché sur la batterie, il n’est jamais à court de jus. Connecté au satellite, il se marre bien de vous voir courir après la 4G. Il vous emmène d’un point à un autre. La base. Il vous programme aussi les balades du lendemain et de tous les jours suivants depuis votre canapé parisien. Et si vous vous sentez d’humeur légère, pointez 4 lieux sur la carte et choisissez l’un des 3 niveaux de sinuosité. Il fait le reste. Enfin il vous faudra quand même tenir le guidon, regardez la route et suivre le parcours. Voir faire demi-tour si vous n’êtes pas équipée pour le off-road (ou que vous avez décidé que ce n’était pas une bonne idée). A la grâce de Tom-Tom vous découvrirez des petites routes que vous n’auriez peut-etre pas empruntées sans indication, des villages perdus sur des routes secondaires, sans jamais manquer d’essence. Il saura vous indiquer les stops quand la moto ou le pilote a soif. Alors oui j’ai toujours une carte ou un stylo dans mon sac. J’ai même d’excellents souvenirs de mon ride à l’ancienne. Mais on est en 2016 et j’ai choisi mon ange gardien.
Je pense qu’une bonne carte routière, au cas ou, c’est la base parce que quand le GPS, au choix
-ne supporte plus les trépidations de nos routes et s’éteint à 250 kilomètres de chez toi
-n’a pas compris que le off road c’est pas mon truc
-n’a pas compris que l’autoroute n’est pas mon truc non plus
-…
Pour être déjà partie avec seulement un road-papier fais par mes soins (3 heures de recherches pré-balade) qu’il est bien difficile de décrypter une fois sur place, j’en conviens, le GPS est un outil très très pratique mais qu’il ne faut pas lui faire une confiance aveugle, il faut garder son libre arbitre. Que c’est à peu près aussi fiable que de suivre l’Homme-qui-est-sur-de-son-chemin, voir de suivre l’Homme-au-GPS car en prime il incriminera la foireuserie du GPS mais que serait un(e) motard(e) sans une mauvaise foi! 😉
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