Le livre qui ne finissait jamais

Quand t’es motarde tu es parfois monomaniaque. Tu roules. Si tu ne roules pas tu veux rouler quand même, alors tu trouves des palliatifs. Des soirées à parler moto et voyage, des films, des documentaires (non je n’ai jamais regardé Sons of Anarchy) ou des livres. C’est bien les livres, ca fait voyager, ca travaille l’imaginaire,  ca s’emmène partout (même en moto!). Et ca change de Netflix. Par contre ca demande un peu plus de temps et de disponibilité. Je ne sais pas binger Belle du Seigneur en 1 week end (mais qui peut? qu’il se dénonce, ce livre est une plaie).

Alors j’ai commandé quelques bouquins pour commencer. J’ai pris Shop Class as Soulcraft, version originale de Eloge du Carburateur, parce que l’Amérique en V.O., la route 66, tout ca. Ainsi que Traité du Zen et de l’Entretien des Motocyclettes, en français, parce que la route 66 ca va 5 minutes. Je les ai depuis juillet 2014. Je les ai commencé tous les 2. Je n’en ai fini aucun. Février 2017, j’assume enfin d’écrire sur ces livres que je finirai sûrement pas peut-être un jour.

Je pense que j’ai fais les mauvais choix. J’ai commandé ceux dont j’avais le plus entendu parlé pensant que si ca traitait de moto, de toutes façons ce serait bien. L’Eloge du Carburateur c’est chiant (et en anglais je te raconte même pas…). Un mec qui a tout plaqué pour passer de col blanc à mains dans le cambouis se raconte. Il parle mécanique, il parle difficultés d’acceptation de « revenir en arrière », il parle, il parle… Je n’ai pas l’intention d’ouvrir un garage et si c’est un jour le cas, je commencerai par ma revue technique. Au moins elle, elle ne te fait pas subir ces états d’âme. Bref, j’ai lutté, j’ai pas gagné. J’ai lâchement abandonné le mec sur le faisceau électrique de sa première moto. En même temps, que celui ou celle qui n’a pas tourné les talons devant un faisceau électrique me jète le 1er boulon. Passons à Robert Pirsig et son roadtrip dans l’ouest américain. Ca va être génial, léger, rêveur. Il va partager son aventure avec son fils, ses amis, les gens qu’il rencontre. Il va nous montrer comment être zen dans ses grands espaces, comment kiffer quoi ! Encore un relou, dépressif, qui se tourne autour du nombril. Parce que Robert il ne va pas super bien dans cette histoire. Schizophrenie, internement, lobotomie, bribes de souvenir passés, mal être… Woké Robert, mais est ce qu’on peut plutôt parler de ton voyage là ? La route, les montagnes, la mer au loin ? Chacun ses problèmes hein. Et tu nous bassines avec ta « Qualité » toutes les 10 pages. A part pour faire la différence entre une Mash et une moto je ne vois pas bien le rapport… J’ai donc là aussi laisser Robert, en bas d’une cascade. Malgré ma grande envie de rêver à son road-trip, plus j’avance dans le livre, plus les réflexions sur sa vie passée prennent de la place, tourne en boucle et m’ennuie.

Le temps étant toujours morose (voir gris), la batterie étant toujours dans mon salon, j’ai encore besoin de mon fix d’aventure en 2 roues. Qu’y a t-il de bon dans votre bibliothèque ?