Il y a quelques jours de cela, Thierry a lancé un sujet intéressant sur la place de l’auto/moto mobile dans nos vies. C’est une part importante dans nos quotidiens de motards ou de passionnés de belles mécaniques, presque une question qui ne se pose pas selon moi. Bien sur que ces moteurs sur roues ne sont pas qu’un outil pratique de déplacement. Alors j’ai regardé ma bête droit dans ses clignos et j’ai réfléchi à mon rapport avec elle et avec ses cousines à 4 roues.
Parisienne depuis près de 10 ans, je n’ai pas eu beaucoup de véhicules. Ma 1ère (et unique) voiture, une 106 kids jean blanche, je l’aimais. Mais relativement. Comme on aime un objet roulant métallique qui t’apporte la liberté de ne plus demander la voiture de ta mère ou d’attendre que tes potes fassent le détour pour venir te chercher. Comme on aime un objet que tu as acheté avec tes premiers sous, que tu emmènes seule au garage pour changer la courroie. Comme on aime le souvenir de ces vacances dans le sud avec tes 2 meilleures copines de l’époque, le coffre plein des affaires de campings et d’envie d’aventures. Juste pas assez pour avoir beaucoup de remords quand il a fallut la vendre pour financer mon année au Canada, encore une autre liberté.

Concours d’élégance circa 2002 – Corenc le Haut
Ensuite on est passé aux motos. Je me suis rendue compte de mon attachement à mon premier 883R quand je l’ai vu partir sur la remorque d’un inconnu. Cette moto avait l’ingrate tâche d’essuyer les plâtres, de me former. J’ai bien continué dans l’ingratitude quand j’ai décidé de changer parce le Sportster ne me suffisait plus. C’est bon, je n’étais plus une newbee, je ne roulerai plus seulement derrière les parents, j’avais besoin d’une moto de jeune femme. Ce nouveau Nightster en plus c’est moi qui l’ai choisi. Avec ses roues à bâtons, son double disque, c’était un rêve éveillé. J’avais trouvé exactement ce que je cherchais. Notez que je cherche toujours ce qui est compliqué à avoir, cette nouvelle histoire d’amour commençait sur les chapeaux de roues. Les 25 000 km qui ont suivi m’ont permis de le lui prouver. Mais la Chick en veut toujours plus. C’est lors d’un essai magique que j’ai rencontré Bobby qui avait simplement à me prouver qu’on était compatible, qu’elle ne m’écraserait pas sous son poids et qu’elle accepterait de faire un bout de route avec moi. Vers encore plus de liberté. Plus confortable, plus autonome elle pourrait m’emmener encore plus loin, plus longtemps. En fait, j’aime ma moto si elle me rend libre. J’aime ma moto parce qu’elle me rend libre ? Vous avez 2 heures.

Allégorie de la liberté
J’aime quand c’est beau, j’aime quand ça fait un gros et beau bruit et surtout j’aime quand ça roule. Le musée des belles voitures c’est beau mais triste comme un zoo. Si Rétromobile était un parc ouvert où l’on pouvait faire des tours en Ferrari 250 avec Alain Delon ou en Springer violet avec Johnny, ce serait fantastique. Imaginer que je puisse conduire une GT 500 rouge flamboyante sur 3 tours de pistes, ce serait encore plus fantastique. Il faut les faire vivre ces bêtes là. Et ce n’est pas que le nombre des années ou celui des 0 qui comptent dans l’amour que l’on peut porter à ces machines. Vue l’engouement des youngtimers pour les voitures de leur enfance, on parle bien là, pour certains d’entre nous, d’émotions, de souvenirs, de rêves de libertés !
Alors les autres, ceux qui préférent le métro, le bus ou les chauffeurs, Anne H., vouez-vous la même passion aux transports en commun ? 😀
Mon Nightster je n’arrive pas à m’en séparer. Trop de trucs vécus ensemble, trop de roadtrips, de kilomètres juste pour le plaisir. D’ailleurs, elle ronge son frein en attendant un petit tour au Portugal très (pas assez) vite. C’est sur il y a plus confortable, plus fonctionnel mais même pas en rêve je m’en sépare 🙂
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Je pense qu’on s’attache surtout aux souvenirs qu’on a eu avec !
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Pour moi la moto n’est pas un simple véhicule qui me porte d’un pont A à un point B.
« En fait, j’aime ma moto si elle me rend libre. J’aime ma moto parce qu’elle me rend libre ? Vous avez 2 heures. »
Je pense que j’aime ma moto parce qu’elle me permet d’affirmer que je suis libre.
Libre d’avoir le choix. Libre d’affirmer qui je suis, comme je suis. Libre d’être une Femme et d’affirmer que les stéréotypes n’ont jamais eu lieu d’être. Libre d’aller où je veux, comme je veux. Et quand récemment je rencontre un motard qui pense faire de l’humour en démarrant une polémique et demande à son pote « Et toi, t’en pense quoi de la Femme en moto? Pour ou contre? », j’ai été libre de lui couper l’herbe sous le pied en lui répondant « En même temps, c’est pas exactement comme si vous aviez le choix Messieurs: je ne vous demande pas votre permission! »… Pas plus que je n’envisagerais que mon Homme me la demande d’ailleurs!
Je rêve d’un monde où on (moi la première) ne relèvera plus comme un fait extraordinaire qu’un Homme se maquille, porte une jupe, s’occupe de son enfant malade et où une Femme pourra manier la bétonnière, dire qu’elle préfère aller travailler que de rester à la maison avec son bébé H 24, qu’elle porte les cheveux courts parce que ça ne lui plait pas de prendre une heure pour se coiffer et que que personne n’ait à s’en justifier. Libre de n’être pas suspect. Libre d’être singulier ou comme les autres selon les domaines si on veut.
Pour moi la moto c’est aussi quelque chose que j’ai attendu, espéré, désespéré d’en avoir… juste une… un jour.
Puis quand c’est enfin arrivé, un très long cheminement pour retrouver le plaisir dans cette pratique.
Aujourd’hui c’est mon moyen de m’évader, surtout dans ma tête et la satisfaction de l’accomplissement d’un rêve. La liberté d’atteindre ce but.
Ma première moto, le CB500S, a fait de moi une vrai motarde. Avant elle je n’étais une motarde que sur le papier. Je l’aime pour ça.
Ma deuxième moto, la CBF600SA, a fait de moi une motarde plus aguerrie. C’était un cap à passer: elle m’a permis de valider mes compétences… avec le confort d’une moto moins rugueuse, moins spartiate. Que j’étais capable de m’adapter à une autre machine. Que j’allais avoir la liberté de choisir entre plusieurs motos. Je l’aime pour ça.
Ma troisième et dernière moto depuis peu, le F 700 GS, fait de moi une motarde plus audacieuse: un trail pour le petit bout de Femme que je suis. Naturellement il est rabaissé (et surnommée le pocket-trail). Avec lui, je reviens à la base de mon apprentissage (sur un XT 600 en moto école, si, si!) et retrouve le caractère bicylindre de ma première machine. Mais surtout, avec lui, j’affirme préférer le trail même si avec mon 1m56-courte-sur-pattes c’est à peine si on m’envisage sur un custom, voir même un 125 custom.
Avec lui, j’enfonce le clou de ma liberté d’être une chieuse à l’esprit de contradiction qui refuse les barrières. Je l’aime pour ça!!!… Entre autre…
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AMEN ❤
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Pour rebondir sur la dernière phrase, il y a pas mal d’exemples qui montrent l’attachement des habitants de grandes métropoles pour leurs transports en communs. Les habitants de Chicago se sont battus pour que leur vieux métro aérien, vieillissant et peu pratique, ne soit pas détruit au profit d’une ligne souterraine. Ce métro fait partie de l’histoire de la ville, il est emblématique !
Et c’est pareil pour Paris : il faut quand même admettre que les stations voutées couvertes de faïence sont assez charmantes. Il y a même des mecs dont la passion est de se promener sur les voies la nuit pour prendre le réseau en photo (http://sewerfresh.com/posts/252/Demolition-of-the-Paris-Metro)
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En effet et la encore il s’agit d’histoire, de patrimoine a transmettre plus que de praticité.
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