Des Cévennes à l’Auvergne [ROADBOOK]

C’est depuis mon salon/bureau, pendant que je me fais doucement à mon nouveau rythme de rentrée, que je repense à ce dernier voyage moto. C’était bien la route. C’est difficile de la lâcher, de reprendre le bitume parisien, de croiser autant de monde qui râle, qui klaxonne. La vache se promène certes en groupe mais bien plus discrètement sur sa petite route, vers son petit village, pour rentrer dans sa petite ferme.

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Copine auvergnate

Je vous préviens, j’ai décidé que Clermont-Ferrand serait la ville idéale pour échapper à Paris et trouver le bon compromis entre la ville et la balade à moins de 15 min. Mais reprenons à l’étape précédente. Je venais d’arriver à Grenoble pour une pause familiale après mes premiers jours de liberté. Auxquels se sont ajoutés d’autres jours libres de toutes activités à l’exception de sieste, piscine et apéro. Un programme de vacances bien banal sous le soleil et la canicule du sud (pour les parisiens : ça veut dire qu’il faisait chaud, le mois d’août quoi !).

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Grenoble, de haut, sous la pluie

C’est donc logiquement sous une pluie digne d’un effet colatéral d’Irma que j’ai quitté la montagne, non sans avoir absolument voulu la traverser. Après 1 semaine à 35 degrés, le ciel versait des sauts d’eau pour nous rafraichir. J’ai pu constater que ma combinaison de pluie ne combinait plus rien du tout et que les épingles du Vercors et les Gorges de la Bourne sont difficilement praticables en Harley. C’est à dire qu’à la vue du torrent qui se dessine devant toi et qui traverse le virage, tu n’as plus vraiment envie de pencher tes 300 kilos. Heureusement, personne derrière. Personne devant non plus. Totalement libre de faire ma course de lenteur avec moi-même sur route ouverte. Adrénaline au maximum. J’ai quand même pris le temps de regarder à 25 km/h la vallée de l’Isère bien jolie. Bien sûr, une fois en bas à Valence, il ne pleuvait plus… Mais s’il en était autrement, qu’aurais-je à vous raconter ?

Un peu las de mon humide matinée, je triche et m’engouffre sur l’autoroute. Le vent à haute vitesse me fait sécher plus vite. Je n’en sors qu’une fois certaine d’être dans la sud, le vrai ! Ca sent l’olive, le maquis et le mistral. Je traverserais quand même la Provence, le long du Rhône, pour arriver à Arles. La ville est belle, les Rencontres de la photo y sont magiques, c’est une belle découverte. Un autre stop à Nîmes pour finir le week-end et il est temps de penser au retour pour les 2 prochains jours.

Je décide que Clermont-Ferrand sera ma prochaine étape entre balade et « bon la il va falloir avancer pour rentrer à Paris ». Je ne connais pas du tout la ville, je connais un tout petit peu l’Auvergne. Je veux prendre la corniche des Cévennes et fait confiance à mon Tom Tom pour la suite du parcours. C’est ma dernière journée de roulage avant l’autoroute, alors profitons-en. La corniche des Cévennes est assez sévère. Ça tourne dans tous les sens. Ils nous ont fait le plaisir de ne pas simplement empiler des épingles en mode Stelvio. C’est surprenant (oh p*tain la double épingles à gauche, triple luzt piquée), intense et très beau. Et tout doucement tu sens que tu changes de paysage. C’est très doux, ça t’accompagne dans ton périple. Un peu moins de vert, un peu plus de jaune. Un peu moins de montagnes, un peu plus de vallons. De moins en moins de voitures, de plus en plus de vaches. De ces belles vaches avec les yeux noirs, celles qui font le bon fromage parce qu’elles habitent dans un endroit si beau. Et me voila en Auvergne. Pas celle des volcans, celle du Livradois. Celle des petits villages avec vue sur les vallons. Celle où ils ont planté des églises dans les forêts avec juste la croix qui dépasse. Au milieu de nul part j’arrive à Clermont-Ferrand. J’avais en tête une moche, triste et vide ville perdue de province (déso). J’ai trouvé une belle ville aux pierres noires au milieu d’un paysage magnifique. Et même qu’il y avait du monde dans les rues un dimanche soir, veille de rentrée scolaire. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Cette longue journée se terminait avec une autre belle surprise. Je décidais alors que Clermont était peut-être LA réponse. (ça me fait encore assez rire pour que ça ne se fasse pas tout de suite non plus, d’ici là j’ai changé 5 fois de destination de vie).

Dans l’optique de recenser les plus belles autoroutes je mets l’A71 dans mon Top 3. Une très belle façon de quitter les vacances avec un bout de l’Auvergne qui vous accompagne jusqu’aux portes du Berry. Doucement, comme pour dire : « Ca va bien se passer, tu reviendras ».

Voici le roadbook de cette 2me partie du #freedomtour. Avec la version idéale, garantie 100% sans pluie et sans autoroute.