Faire le pont dans le Gard [ROADBOOK]

Commencez par vous incliner devant la finesse de ce titre qui m’a demandé quelques minutes de réflexion. Que voulez-vous, on ne peut retenir un esprit qui vagabonde au fil des kilomètres.

Premier roadtrip de la saison. Premier roadbook que je vous partage. Première découverte en solo d’une région qui n’est plus réservée seulement aux vacances. Fini les 2h et les 50km pour sortir de la ville et commencer finalement à voir un peu de nature et de belles routes. Fini de rêver à ce qu’on fera quand il fera beau et chaud, quand ce sera l’été et qu’on sera en vacances. Fini de faire des roadbook de 1000 km pour aller voir un coin de montagne. Je vis maintenant dans les vacances. Et c’est pas mal du tout. A moi le tour à l’improviste aux Baux de Provence. A moi le week-end au Nord, qui signifie l’Ardèche ou les Cévennes. A moi de vous faire jalouser rêver avec mes stories tout au long de la saison.

Ce roadtrip devait être les Cévènnes. En affinant la liste de mes généreux hôtes et en révisant ma géographie ce sera plutôt le Gard. D’ailleurs, si je suis la frontière du département j’y aurai passé la quasi totalité de mon week-end. Je démarre par une bonne partie d’autoroute jusqu’à Mornas pour bien amorcer le voyage. Mornas c’est ce village au pied d’un fort accroché sur une montagne le long de l’A7. A force de passer devant et d’être intriguée par ce lieu, je lui ai mis une étoile sur mon Googlemaps. Il fallait que j’aille voir ce qu’il en était. Un peu au dessus d’Orange, je quitte la grande route, je me gare et je gravis la montagne jusqu’en haut. Après avoir laissé 4 ou 5 poumons sur la côte, je suis accueillie par une dame en costume Printemps/Été 1247 qui me confirme que les mecs de l’époque étaient plutôt peinards en haut de leur montagne. La vue est belle au dessus de l’autoroute. Les gens qui habitent dans le village en bas doivent moins apprécier le tracé de cet axe du futur. Tant pis pour ces manants.

Le gros du programme du jour sera les Gorges de l’Ardèche, en… Ardèche donc ! Personne, de beaux lacets et une vue incroyable sur les méandres de la rivière. Les petits points colorés en contre-bas me donne envie de lâcher mon cuir pour enfiler un gilet de sauvetage et descendre le courant. Ce  déménagement a aussi déclenché un très gros attrait pour le calme, la nature et les endroits déserts. Ce à quoi j’avais déjà accès avec la moto, sauf au calme… Mais je n’ai qu’à remettre mes chicanes. Quand arrive le moment où j’ai besoin de me ravitailler en eau et en saucisson pour l’apéro du soir, je tombe par hasard sur Riverside. Un bouclard de motards qui bricolent, se tatouent et portent du Powerplant, Hollywood blvd, CA. Encore un geste d’amour de mon Tom-Tom.

Un passage par Les Vans, où j’ai loupé le panneau de la ville et une photo avec ma paire de basket qui n’attendait que ça, quelques jolis virages et j’arrive à mon lieu de villégiature. Petit village, vieilles maisons, apéro, barbecue, baignade à la rivière, chaleur d’été et pizza à l’unique bar/restau/hotel/tabac/club de rencontre du coin. Le retour se fera par d’autres petits villages, d’autres petites routes, d’autres panoramas, jusqu’au Pont-du-Gard. J’ai du y aller étant petite, en vacances régulièrement à St Rémy de Provence, mais je n’en avais aucun souvenir. C’est grandiose, c’est impressionnant, mais tu ne fais que tourner autour cernée par les touristes. A faire, une fois, un jour. C’est visiblement oubliable, même pour une enfant de 12 ans. C’est chassé par un gros nuage noir que vous avez jugé menaçant que je suis rentrée directement vers Marseille. Rémoulins, Beaucaire et Martigues qui m’accueillait avec un chute brutale de plusieurs degrès. L’étang de Berre avait souffert de quelques orages ces derniers jours, auxquels j’aurai complètement échappée.

Entre Pont-Saint-Esprit, Vallon-Pont-d’Arc et le Pont-du-Gard, j’ai bien fêté le pont de mai. #déso