Le paradoxe de l’été

J’y ai beaucoup réfléchi. On n’a pas grand chose à faire quand on part en roadtrip. Le cerveau fait son chemin tout seul, sans GPS. Il part parfois sur des réflexions très intenses, très profondes.

Alors que je me suis retrouvée à 14h sous un pont sur la voie rapide menant à Valence par 37 degrés + le vent + l’asphalte + la moto en panne + le blouson, je me suis dit que quand même, c’était bien une passion à la con la moto.

On attend toute l’année qu’il fasse beau. On se languit de l’été pour rouler. On espère qu’il ne pleuvra pas quand on fait son itinéraire.  On rêve aux routes de rêves, aux coins qu’on va découvrir et on accepte les kilomètres d’autoroutes qu’on devra prendre pour aller plus vite là où ça vaut le coup. Ca nous tient éveillé pendant les 6 mois frais, pluvieux et gris (je parle encore comme une parisienne, quoi que j’aurai dit 8 mois).

Et puis c’est enfin l’été, on programme le GPS, on fait le sac, on est tout content enfin de monter sur la moto. Enfin il fait chaud. Et le lendemain encore plus. Et ça ne s’arrête pas, le thermomètre monte encore. Et tu te retrouves à chercher un brin d’air frais inexistant par 110km/h, à coller à tes fringues, à suer sous ton casque et à fusionner avec la moto. Tu ne sais plus si le vent chaud est celui de ta mob ou celui de l’air (ou celui du four avec la porte ouverte). T’arrêter à un feu rouge est un calvaire. Tu mets de l’essence tous les 50 km pour profiter de la clim de la station service. Tu te vides des litres d’eau sur le corps qui s’évaporent aussitôt. Et tu ne rêves qu’à une chose : le mois de novembre. Ou la voiture devant toi. Ca vaut bien la peine d’attendre toute l’année…

Sauvez une motarde, dites non à la canicule.