Deux amusements pour le prix d’un

Il y a 10 jours je testais le trial. Aujourd’hui je dicte cet article à mon Mac ne pouvant le taper. BIM! Direct je fais dans le sensationnalisme (en vrai je pourrais le taper à un doigt de la main droite mais ça prendrait 10 jours de plus).

Donc le trial. Ça faisait partie de mes bonnes résolutions de l’année 2016. Une envie de tester un autre type de sport mécanique, de dépasser le confort de la route et de bouffer un peu de boue. Très honnêtement j’y suis allé sans savoir vraiment de quoi il retournait. Quand je disais trial mon cerveau visualisait plutôt motocross. Dans tous les cas je me disais que ça allait être fun, que ça allait être une découverte et un bon exercice.

 

Levée aux aurores un dimanche matin, une petite heure de route et nous voilà sur place à Marcoussis. Il pèle, j’empile les couches de chaussettes, garde mon blouson et regrette de ne pas avoir pris mes gants. « T’inquiète, tu vas pas avoir froid bien longtemps » nous répète JF, notre mono. Je découvre donc ces drôles de motos, sans selle, sur lesquelles il faut être en équilibre constant tout en évitant de caler. Dit comme ça, ça parait tomber sous le sens. Sur place, je vous assure que mon énergie s’est abattue sur le kick de la moto. Abattu est bien le terme, vu comment il fallait me jeter dessus pour démarrer. Premier tour de piste sans obstacle, pas pire. L’équilibre est approximatif, le calage imminent, mais je m’en sors. On fait des ronds, on fait des 8, on fait l’acrobate. Je me croirais presque sur un cheval de cirque. Je sens que la confiance vient, c’est un bon début. Ensuite on passe avec des obstacles dans la forêt. Bien sûr, là, c’est moins simple. Associer équilibre sur les jambes et maîtrise de la poignée d’accélération n’est pas évident. Je cale 1 fois, 2 fois, 3 fois, 1000 fois ! Mon calme légendaire est mis à rude épreuve… Après une petite pause respiration, mantra camtoué, notre mono nous prépare un parcours en 2 versions, par niveau. Je schématise mais pour les mecs « allez y grimpez sur les cailloux », pour les filles « passez entre les cailloux ». Ce n’est pas JF qui l’a dit, mais la réalité de nos niveaux qui en a décidé. L’équilibre n’est toujours pas là. Le calme non plus. Sur une mer déjà agitée il est difficile de revenir à une mer d’huile en un claquement de doigts (sûrement un sage motard qui a dit ça un jour). Donc me voilà me persuadant que je suis capable, me sermonnant qu’il serait temps que j’arrête de m’écouter, que je ne suis pas venu ici pour vendre du muguet… Je me lance, de nouveau en équilibre précaire, partie pour passer entre deux cailloux en me promettant de ne pas caler cette fois-ci. J’ai tenu parole car en effet je n’ai pas calé. Perdant encore une fois l’équilibre, je suis cramponnée sur mon guidon de toutes mes forces, ne lâchant pas un instant la poignée d’accélération à fond de gaz, droit sur le caillou. La première chose que j’ai entendu, allongée de l’autre côté du caillou (car oui je l’ai franchi ce putain de caillou) « Merde, elle a pété le rupteur ».

Caillou 1 – Moto rien – Alice 0 – Poignet KO

Tout ça en à peine deux heures. Voilà une initiation au trial rondement menée. Et achevée. Je doute fort de retenter l’expérience un jour.

S’en est suivi 5 heures aux urgences d’Orsay avec un Benjamin plus que patient, que je ne remercierai jamais assez de m’avoir secondé dans cette terrible fin de dimanche. Puis un plâtre. Et une opération à venir. Parce que chez nous, on ne fait jamais les choses à moitié.

Capture d’écran 2016-03-22 à 20.17.04

Dans le prochain épisode vous apprendrez comment une gauchère parvient à vivre avec sa main droite.