San Simeon > Santa Paula – #CalifornianProject [ROADBOOK]

Jeudi je me suis réveillée sous le gris, la bruine et le frais de la côte.  La route sera moins longue que la veille, je peux me permettre de rester dans mon lit kig size super comfy en regardant le temps se lever. Il ne se lève pas vraiment mais au moins il arrête de pleuvoir. Je sangle tout de nouveau sur la Harley, je la sèche vaguement, j’enfile mon coach jacket et j’espère très fort voir le soleil rapidement. Je n’ai pris aucune affaire de pluie. Ce coach jacket Edwin est aussi imperméable qu’un maillot de bain. Je compte principalement sur la force de mon esprit pour repousser les nuages. Ca marchera, je verrai le soleil et j’aurai presque chaud quelques heures plus tard. Coïncidence ? Je ne pense pas.

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La route est simple, numéro 1 vers le sud. Parfois je longe la mer, parfois je rentre dans les terres. Dans tous les cas les paysages sont toujours aussi grandioses. Je mitraille de photos en roulant mais ce ciel plombé ne rend pas grand chose. Une pause à San Luis Obispo pour prendre un petit-déjeuner et tenter de sécher. Il ne fait pas froid dès qu’on sort du brouillard. Un tour sur Main Street et je suis déjà bien. Ici les petites villes sont construites de la même façon : une rue centrale avec des shops et surtout des restaurants des 2 côtés. Puis des rues résidentielles perpendiculaires autour. Et la Hwy 1 pour les touristes et la 101 pour les locaux. Je longe Pismo Beach, Guadalupe, Lompoc et j’arrive à Solvang pour visiter le Vintage Motorcycles Museum. Un petit lieu qui rassemble la belle collection d’un vieux monsieur fan de moto. Il ouvre rien que pour moi et je peux déambuler au milieu de ces belles motos dont je ne connais rien et que je n’ai surement pas appréciée à leur juste valeur. Qui y retourne avec moi ? Enfin me voilà sur la dernière partie de la route à Santa Barbara. Il faut compter sur une bonne heure de générique de la série des années 90’s en boucle dans la tête. Le son idéal pour se concentrer à remonter les files des bouchons phénoménaux de l’autoroute avec vue sur le Pacifique. Et remonter entre 250 pick up à 6 roues et 120 big trucks génère un peu plus de tension que la remontée de l’A6 un dimanche de retour de vacances (mais je dois avoir trop l’habitude). J’ai demandé, l’interfile est autorisé en Californie. J’avais quand même mon discours tout prêt si jamais une sirène et un « Please pull over » retentissait dans mon rétroviseur. « I’m from Paris officer… » Toujours commencer par placer Paris.

J’ai retrouvé Joy à Ventura à la sortie de son travail. Je l’ai rencontré à Paris quand elle était venue faire un tournage pour BWM et elle m’avait gentiment invité à se revoir lors de mon voyage. Et me voila encore plus gentiment invitée à rester chez elle, son mari et ses 2 chiens à Santa Paula. Hayden est mécano, il trouve, bricole et prépare des motos, surtout de veilles anglaises. Il y en a partout dans la maison ! A peine arrivée qu’on repart dans le centre ville (une rue unique et droite cernée de boutiques et de restaurants) dans le très vieux, et dans son jus, Ford pick up 1965 de Joy. Je rêvais de faire un tour dans sa voiture. J’adore, je veux le même ! Au menu ce soir ce sera Mac & Cheese Cajun style, avec un Jalapeno à réveiller un cimetière, du maïs et des légumes. Ce plat que tu ne trouveras jamais ailleurs qu’ici ou dans le bayou. Tiens le bayou, et si on mettait la descente du Mississippi sur la to-do list ?